En 1980, Roland Barthes dans un entretien donné au Nouvel Observateur affirmait : « Il y a finalement un discours gauchiste très stéréotypé et qui, par là même, est peu admissible pour moi – en tant que langage. » Depuis, la balle a changé de camp. Les mots toxiques de la novlangue managériale sont utilisés aussi bien par les militants de gauche, par les entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire que par les dominants de la nation starteupeu. « L’intellectuel, continue Barthes, ne peut attaquer directement les pouvoirs en place mais il peut injecter des styles de discours nouveaux pour faire bouger les choses. »
Tourner ces discours soit disant progressistes, bienveillants et innovants en dérision est une manière parmi d’autres de résister sur le terrain du langage.
Jean Ouiski