Communiqué sur le Verdict du procès de la rue d’Aubagne

Le verdict du procès de la rue d’Aubagne vient de tomber après 7 longues années d’attente,
ce lundi 7 juillet 2025.

Nous attendions un procès exemplaire, actant un avant et un après Rue d’Aubagne dans la lutte contre
l’habitat indigne. Un verdict qui fasse jurisprudence et lance un message clair à ceux et celles qui
spéculent sur la misère et l’inaction, parfois complice, des politiques publiques en matière d’habitat.
Nous avions salué en décembre dernier, le réquisitoire du procureur avec des peines prévoyant de la
prison ferme pour certains des prévenus, mais à la sortie du tribunal, la déception est forte.
Nous ne nous sommes pas exprimés hier après-midi, par respect pour la parole des familles et des
proches des victimes.

Certes, les principaux responsables sont condamnés. Xavier Cachard, élu, avocat et propriétaire dans
l’immeuble, Julien Ruas, adjoint au maire en charge du service de gestion des risques et sécurité des
immeubles, le syndic Liautard et son gestionnaire, quelques propriétaires, les plus défaillants et
méprisants, l’expert du tribunal administratif Richard Carta.

Mais les peines semblent bien légères au regard des huit victimes mortes dans les effondrements de la rue d’Aubagne.
Des condamnations fermes mais pas de prison, avec des peines aménagées sous bracelets
électroniques, du sursis, des amendes et quelques interdictions d’exercer. Pas de quoi dissuader, à
notre sens, les acteurs de l’immobilier qui pensent le logement comme un produit financier et non
pas comme un droit.

Étonnement également à voir Marseille Habitat relaxé sous prétexte qu’aucun document n’a pu
prouver la déformation du mur maître séparant le 63 du 65.
Comment Marseille Habitat, qui avait acquis ce bien depuis plusieurs années et déposé un permis de construire pour son immeuble, n’a pu présenter aucun diagnostic technique sur l’état de ce mur, aucune photo, rien ?
Ils ne savaient pas, donc ils ne sont pas coupables.
Bel exemple pour les professionnels, dans l’avenir.
L’instruction et la tenue du procès nous ont semblé exemplaires et nous l’avons écrit, mais ce bilan
en demi teinte ne servira probablement pas à dissuader à l’avenir, les marchands de sommeil et
autres acteurs de la spéculation immobilière d’œuvrer, encore et encore, pour plus de profits au
détriment des plus fragiles.

Nous écrivions en décembre un communiqué « le procès d’un système n’aura pas lieu » afin de
demander une commission parlementaire, nous rééditons aujourd’hui et plus que jamais cette
demande pour qu’il n’y ait plus jamais de drame de la rue d’Aubagne à Marseille et ailleurs.


Un Centre-Ville Pour Tous Marseille, 8 juillet 2025.

Photo à la une : La salle d’audience de la caserne du Muy, à Marseille. (Photo : CMB)
article Marsactu du 07.07.25
https://marsactu.fr/le-drame-de-la-rue-daubagne-connait-son-premier-denouement-judiciaire/