27 septembre 2000
Le Centre ville est fréquenté quotidiennement par des milliers de marseillais qui y vivent, y travaillent, y consomment. Sa diversité culturelle et sociale, la présence d’une population diversifiée qui y habite ou le traverse est une richesse que nous voulons préserver. Face à la longue dégradation des décennies précédentes, il est urgent de rendre au centre ville l’éclat, les espaces et services publics et un habitat décents. Nous ne pouvons plus accepter sans agir l’opacité de la réhabilitation du centre, le refus de tout dialogue » cartes sur table « .
L’actuelle municipalité a engagé, au travers de procédures contraignantes (OPAH et PRI) et son outil » Marseille Aménagement « , une politique de réhabilitation des immeubles dont l’effet principal est d’exclure du droit à vivre en centre ville (Belsunce, Noailles, etc.) les populations les plus pauvres et/ou d’origine étrangère. Peut-on rénover le centre ville avec comme seul souci les plus values des investisseurs financiers qui défiscalisent, sans utiliser les outils existants d’aide au logement social et intermédiaire qui préserveraient les doits des actuels habitants, propriétaires, locataires et commerçants ? Peut-on transformer le centre ville sans se préoccuper d’un plan d’ensemble conçu avec les habitants, incluant la requalification des espaces publics, des services publics de proximité de qualité, et le droit des actuels habitants à un logement décent dans le quartier de leur choix ?
Pour nous, habitants des quartiers centraux touchés par les opérations immobilières, le renouveau du Centre ville doit respecter les principes suivants :
Le droit au logement des populations actuelles doit être préservé, y compris pour ceux qui le désirent le droit de rester dans leur quartier. Respect absolu du droit au relogement ! Les critères d’acquisition, attributions et locations doivent être transparents et égaux pour tous sans discriminations sociales et/ou ethniques.
Le droit à l’information des citoyens : Les opérations menées par la Ville doivent l’être de façon transparente vis-à-vis des citoyens et élus. Nous devons obtenir la mise à plat des opérations actuelles et la transparence des acquisitions, ventes et locations, ainsi que les questions de qualité du bâti et de condition de travail et d’embauche des travailleurs des chantiers.
La réhabilitation des quartiers doit offrir aux habitants actuels et futurs un cadre de vie qui implique un projet global visant à une véritable qualité de vie : Ceci implique la mise à niveau de services publics de proximité à la hauteur de l’importante demande sociale, des espaces publics de qualité (places, espaces verts) et la réouverture immédiate au public des espaces existants (ex : réouverture du Jardin des vestiges, domaine public fermé au public), des équipements sociaux et culturels ouverts aux habitants des quartiers, une politique de prévention et d’accueil offrant à la jeunesse autre chose que les pieds d’immeubles, un nettoiement et une sécurité de proximité à la hauteur des exigences d’un centre urbain. Face à l’opacité et à la confusion actuelles, un plan coordonné de gestion de la rénovation des quartiers, qui devrait réunir tous les décideurs et la population, ne peut réussir que par une volonté de réhabilitation avec les habitants : la démocratie et la participation des citoyens à la rénovation de leur quartier sont la condition de la réussite du renouveau du centre ville.
Marseille, le 27 Septembre 2000 Association déclarée en Préfecture des Bouches-du-Rhône le 31 octobre 2000 et publication au Journal Officiel du 25 novembre 2000